Minuit, l'heure du crime. Draco se faufila rapidement dans les allées sombres au sud de la ville, vêtu d'une veste en cuir et d'un chapeau pour dissimuler son identité et pour se protéger de la fine pluie, comme pour donner des allures mystérieuses et dramatique dans ce qui va suivre. Depuis que le blond est affecté en tant que stagiaire dans l'hôpital de la ville pour ses études en pharmaceutique, il a accès à des différents médicaments qu'il peut revendre sous le manteau pour arrondir ses fins de mois et continuer avoir un semblant de vie luxueux de ce qu'il connaissait avant son arrivée dans cette dimension. Chaque jour de sa vie ici n'a été que des suites de mauvais choix, il se dit qu'il va arrêter, mais fort constaté que le danger et le risque ont un goût exaltant et pourtant il était loin d'être un valeureux et courageux Gryffondor.

Il avait commencé à vendre des médicaments basiques, mais le bouche-à-oreille s'est fait rapidement et il a eu une petite clientèle fidèle avec des demandes plus importantes l'obligeant à augmenter les prix, sans compter qu'il risque de se faire chopper, mais qu'importe, il avait besoin d'une nouvelle paire de montre, d'aller dans des restaurants luxueux et améliorer son train de vie. Un quotidien qui partage avec ce crétin de Potter qui est devenu son colocataire, il n'avait juste à attendre un mois pour qu'il paye sa part du loyer et ainsi le mettre à la porte. Qui aurait cru que son rival de toujours cohabiterait avec lui ? Il aurait certainement ri jaune.

D'un pas pressé, il prit une ruelle sombre et délabré à l'abri des regards, mais il ne peut s'empêcher de tourner la tête partout, toujours cette inquiétude de se faire prendre. Il y avait quelque chose d'autres, l'impression d'être épié, d'être surveillé sans savoir pourquoi. Son client était déjà dans les lieux. Un homme d'une quarantaine d'années, accro aux opiacés, notamment de la morphine, trépignant avoir sa dose. « L'argent d'abord et ensuite les médocs, comme d'habitude. » Dit-il d'une voix qui se veut autoritaire. L'homme en question fouilla dans ses poches pour sortir une jolie liasse d'argent qui le tend en tremblant à son vendeur. Draco prend le temps de compter les billets, après tous les bons comptes font les bons amis. Le compte est bon. Le jeune homme sort le précieux sésame, vite prit par l'homme qui détala à toute vitesse sans un merci, sans un au revoir. Le blond soupira, il resta sur place pour réfléchir, qu'est-ce-qu'il va faire de sa soirée ? Peut-être faire ses courses de la semaine, mieux, envoyer Potter faire ses courses à sa place. Ouais, il va l'obligé à le trainer avec lui, apparemment, il est incapable de faire ses courses lui-même. Il fit quelque pas vers le chemin du retour, mais s'arrête, il y a quelque chose de bizarre dans l'air, il se sent trop observé, trop épié pour que ça soit qu'un chat ou autre animal sauvage qui passerait par là. « Qui est là ? »

Draco trouva que l’ambiance a pris une tournure plus pesante, plus angoissante, il manquait qu’une fine pluie, un lampadaire qui clignote aléatoirement et il serait dans le cliché d’un film d’horreur. Il s’attendait à un piège, un flic qui l’aurait suivi bien trop discrètement pour qu’il puisse s’en apercevoir plus tôt. Il aurait tout imaginé mais certainement pas un enfant très bien vêtu qui apparaît dans la sombre nuit. Draco fut surpris mais sa surprise fut de courte durée pour laisser place à l’agacement.

« Tu m’as fait peur, gamin ! » Ce qui allait suivre allait le rendre perplexe. « Excusez-moi... Vous avez vu mon papa ? » Draco cligna d'abord les yeux et les plissa d'un air suspect. Ce garçon est trop bien serein pour être perdu et surtout il connaît l'histoire d'enfants soi-disant perdus qui égarent des honnêtes gens -oui, il pense être honnête- pour les faire tomber dans un traquenard pour leur voler leurs biens et ce petit ne lui inspire pas confiance. « Va jouer ailleurs petit, je n'ai pas le temps d’aider retrouver ton père. » Sa peur trahit un peu sa voix. Ce gamin lui fout les jetons, il ne comprend pas d'où ça vient, peut-être qu'un sort de legilimancie l'aidera à comprendre ses intentions. D’un geste lent il s’apprêta de sortir sa baguette...

Et puis. Non, merde. Je ne vais pas m'abaisser à ça sur un enfant, tout de même ? Je ne suis pas un putain de mangemort qui s’amuserait à fouiller dans le cerveau d’un enfant. Pensa-t-il fortement. Il a l’air bien chelou mais c’est à cause de la nuit, des circonstances, il vient de sortir d’un deal de médicament et il était encore pas mal en alerte, voilà tout. Vu comment il fait flipper, ce petit ira très bien chez les Serpentard…. « Pfff.. qu'elle merde ! Tu l’as perdu quand et où ? Tu n’as pas intérêt à dire des conneries, je peux être très méchant. »

Draco, s’il savait… il aurait pris ses jambes à cou.