Puisqu’il faisait beau et que c’était l’été depuis quelques jours, en cette période de l’année le jeune Hargrove bossait intégralement à la plage située au nord de la ville. Bien qu’il apprécie également son job à la piscine, Billy préférait nettement être au bord de la mer, en extérieur. Pourtant, à la base, étant gamin, le blond rêvait de tout autre chose. En effet, à ce moment-là adorant le surf, il s’imaginait plus tard le pratiquer de manière professionnelle. Malheureusement, lorsque sa mère avait quitté le domicile familial, il avait vu son rêve partir en fumée étant donné que son géniteur ne jugeait pas ceci assez bien. Bon sang ce que Neil avait pu lui gâcher la vie durant toute son enfance et son adolescence. Heureusement, depuis sa résurrection et suite à son arrivée ici, le bad boy n’avait plus à supporter son paternel qui ne semblait pas être dans les parages.

Le rebelle était donc sur son lieu de travail où il pouvait mater à loisir tous les gens potables qui étaient en maillot de bain en train de profiter de l’eau et du soleil. Eh oui, c’était l’un des bons plans dans le fait d’être nageur-sauveteur, car ça permettait au Californien de se rincer l’œil. Chose qu’il faisait plus ou moins discrètement selon s’il avait envie ou non de se faire remarquer par la personne. Bien sûr en plus de cette activité plus que passionnante, le blondinet n’oubliait pas pour autant son job. Il avait donc surveillé toute la journée les baigneurs, rappelant à l’ordre ceux qui faisaient n’importe quoi et ne respectaient pas les règles, quitte à ce que ces inconscients se noient. Que ce soit des gosses passe encore, même si le blond leur remontait les bretelles, mais s'il s’agissait d’adultes qui devaient connaître les dangers, Billy les engueulait sans ménagement. En revanche, il faisait des exceptions quand ça l’arrangeait. Comme là alors qu’une femme âgée d'au moins trente ans avec les cheveux décolorés ne cessait de le chercher du regard à chaque fois qu’elle venait ici. Il y a quelques minutes à peine, elle avait fait mine d’être victime d’une noyade. Comment Hargrove l’avait deviné ? Tout simplement parce que l’ayant déjà vue à plusieurs reprises dans les parages, il n’était pas sans savoir qu’elle nageait très bien. Mais peu importe, puisqu’elle avait voulu capter son attention, le bad boy avait endossé le rôle du sauveteur à merveille et l’avait sortie de l’eau.

Ayant presque fini sa journée, le garçon originaire de Californie discutait avec la fausse blonde - qui lui rappelait physiquement madame Wheeler bien que ce ne soit pas son portrait craché non plus - faisant comme s’il s’inquiétait de son état tout en lui adressant des sourires et des regards plus qu’équivoques, cherchant à la charmer, ce qui semblait fonctionner comme sur des roulettes. En revanche, fait étrange, elle paraissait être intimidée face à lui alors qu’étant plus vieille, elle devrait avoir plus d’expérience et d’assurance que lui, mais ce n’était pas ça qui allait faire reculer le séducteur. « C’est entendu Kate ? On se rejoint à vingt heures ce soir au centre aquatique l’île d’ô dans le centre-ville ? Je vous apprendrai tout ce que vous devez savoir sur la natation. J’vous promets, ça sera fun. » Dit-il en glissant un chewing-gum dans sa bouche. « D’ici là, reposez-vous et récupérez parce que j’vais vous mettre sur les rotules. » Sortit-il en faisant son sourire de lover. Sauf que trop occupé à essayer de convaincre la trentenaire d’accepter sa proposition indécente, le bad boy ne vit pas arriver son plan cul régulier. Il ne se rendit compte de sa présence qu’en entendant sa voix. Aussitôt, le rebelle tourna la tête vers Steve. « Ouais et toi ? Non, ça va. Je vérifiais juste qu'elle aille bien après avoir failli se noyer. » Répondit-il sans aucune gêne tout en gardant son satané sourire. Après tout, il n’avait pas vraiment menti étant donné que cette femme avait simulé une noyade. Par contre, la suite ne plut guère au sauveteur qui fixait d'un oeil mauvais le brun tout du long de sa tirade. « C’est bon ? T’as fini ta petite crise d’hystérie Harrington ? » Demanda-t-il sans sourciller. Puis, il ne put s’empêcher de rire au "conseil" que le vendeur donna à la blonde. « Elle est assez grande pour savoir ce qu’elle veut ! » Rétorqua-t-il en continuant à soutenir le regard de l’autre garçon. Lorsque celui-ci commença à s’éloigner, le rebelle secoua la tête d’un air exaspéré.

Puis sans dire au revoir à personne, Billy retourna vers le cabanon réservé à ses collègues ainsi qu’à lui-même. Une fois seul, il souffla un bon coup. Il n’en revenait pas que son ex-ennemi ait eu le culot de faire un esclandre tout ça parce qu’il l’avait surpris en train de draguer. À cause de lui, Hargrove ne savait même pas si la fameuse Kate allait se pointer au date tout à l’heure. Pour l’heure, le Californien récupéra dans son casier son sac à dos dans lequel se trouvaient ses fringues, ses baskets ainsi que ses clopes et d’autres affaires à lui. Il prit le tout et décida d’uniquement remettre son short par-dessus son boxer de bain. Ensuite, il referma son casier puis quitta la cabane. En retournant dehors, il repéra Steve qui traînait toujours dans les parages. Il n’y avait pas moyen qu’il le laisse s’en tirer si facilement, alors il alla le rejoindre. « Hey toi ! » L’alpagua-t-il en lâchant son sac sur le sable. « Tu peux m’expliquer ton numéro de tout à l’heure ? C’était quoi cette scène que tu m’as faite ? » Dit-il en le foudroyant du regard. « Vas-y, je t’écoute ! » C’était peut-être fort de café qu’il lui demande des comptes, mais pour lui, il n’y avait pas de raison que le brun lui tape un scandale. Encore moins sur son lieu de travail.

Quoi de plus normal qu’il y ait eu du monde aujourd’hui à la plage en pleines vacances d’été ? Surtout que sous ce soleil de plomb et cette chaleur écrasante, beaucoup de gens en profitaient pour se baigner dans l’océan. D’autres eux préféraient parfaire leur bronzage, quitte à se ramasser un coup de soleil. Les familles en général aimaient se faire un bon pique-nique tranquillement posées sur le sable. Enfin bref, il y en avait pour tous les goûts. Billy pouvait le confirmer puisque depuis son poste de surveillance il avait l’occasion de voir comment les vacanciers s’occupaient en se prélassant ici.

Tandis que le nageur-sauveteur s’imaginait pouvoir passer la soirée en compagnie d’une jolie trentenaire qu’il tentait d’attirer dans ses filets - ce qui ne devrait pas être difficile vu la façon dont elle le matait à chaque fois qu’elle venait se détendre sur le lieu de travail du blond - , malheureusement, manque de chance pour Hargrove, Steve débarqua et commença à mettre à rude épreuve les nerfs du rebelle bien que celui-ci fasse bonne figure devant la femme à qui il parlait encore il y a quelques instants. « Quoi ? Tu me crois pas ? » Répondit-il au brun avant de se tourner vers l’autre personne. « Kate, vous n’étiez pas en train de vous noyer ? » Demanda-t-il en ne la lâchant pas du regard. « Si si. » Bredouilla la fausse blonde visiblement gênée d’être prise à partie. « Ah tu vois Harrington ! Je ne faisais que mon travail. » Évidemment, c’était à moitié vrai puisqu’il voulait surtout emballer la simulatrice. La suite fit marrer le bad boy qui trouvait pathétique la façon de faire de son amant qui cherchait à le discréditer. « Ne l’écoutez pas Kate, il est juste dégoûté de pas être aussi bien membré que moi ! » Rétorqua le maître-nageur sans se démonter. Si king Steve croyait avoir le dernier mot, il pouvait se fourrer le doigt dans l’œil, car jamais ça ne sera le cas. La baigneuse partit sans répondre quoi que ce soit.

Comme le Californien avait fini de bosser, il était allé rapidement récupérer ses affaires dans son casier. En sortant du cabanon, remarquant que l’autre garçon était toujours ici, il en profita pour venir le confronter. En effet, il n’avait pas aimé son petit jeu de tout à l’heure alors il allait régler ses comptes avec lui. La plage était pour ainsi dire déserte. Il n’y avait plus que quelques personnes qui étaient assez loin d’eux. En attendant que le vendeur daigne répondre, le fana de musculation mâchait son chewing-gum et releva ses lunettes de soleil pour que le brun voie bien son agacement dans ses yeux bleus. Un rire assez nerveux franchit les lèvres du sportif suite à ce que venait de lui sortir Steve. « Petit un je t’emmerde Harrington ! Petit deux j’fais ce dont j’ai envie ! Et petit trois, j’vois pas pourquoi tu pètes une durite. Je m’envoie en l’air avec qui j’veux ! J’te dois rien ! Puis pourquoi tu me parles de fidélité ? On n’est pas ensemble à c’que je sache. » En effet, selon lui, ils n’étaient pas dans une relation exclusive donc il avait bien le droit de coucher avec n’importe quel mec ou fille. Il ne voyait pas le mal… « T’es jaloux en fait c’est ça ? » En déduisit-il loin d’être idiot contrairement à ce qu’on pourrait croire le concernant.  

Sentant ses nerfs prendre le dessus, le bad boy s’accroupit et fouilla dans son sac afin d’y récupérer ce dont il avait besoin. Il ouvrit ce dernier tout en se redressant puis en sortit son briquet ainsi qu'une clope qu'il alluma. Il tira une bonne grosse taffe pour tenter de se détendre puis recracha sa fumée sur le côté. Le pauvre Billy n’en revenait pas. Alors comme ça son ex-ennemi avait fini par désirer plus que leurs séances de corps-à-corps ? En même temps, le blondinet aurait dû ne lui accorder qu’un coup d’un soir plutôt que de réitérer l’expérience avec plusieurs fois. C’était fort dommage, car il adore s’éclater à l’horizontale avec Harrington.

Il était très évident que le nageur-sauveteur avait fait bien plus que son job. Certes, il avait sauvé cette femme – qui selon lui n’en avait pas forcément besoin –, mais il était également en train de lui sortir son numéro de charme, sauf que Harrington avait débarqué tel un cheveu sur la soupe, mettant ainsi à mal les projets du blondinet. Mais ce dernier ne se débina pas face au brun et lui lança un sourire moqueur lorsque Steve lui dit qu’il le prenait pour un con, ce qui n’était pas tout à fait faux puisque Billy se fichait de lui et de ses tentatives de déstabilisations qu’il jugeait grotesques. Néanmoins, celui-ci ne se laissait point marcher sur les pieds et ça ne le rendait que davantage sexy aux yeux de Hargrove qui a toujours adoré mettre en rogne son ex-ennemi. Alors là, il ne pouvait qu’être ravi. Un rire franchit les lèvres du bad boy, amusé par la répartie de son interlocuteur qui s'évertuait à lui tenir tête. « C’est bien Harrington, continue à sortir ta rage ! » L’encouragea-t-il en lui adressant un petit sourire en coin.

Après un rapide aller-retour jusqu’à la cabane réservée aux maîtres-nageurs, le Californien s’en alla trouver le vendeur avec qui il comptait avoir une discussion franche et mettre les points sur les "i" et les barres sur "t". Pour l’heure, il fit part en premier de sa façon de penser et de voir les choses entre eux. Visiblement, l’ancien king Steve s’était plus qu’enflammé. Haussant un sourcil, le blond prit de nouveau la parole.« Tu t'es imaginé quoi Harrington ? Je savais pas que j'devais te tenir informé de mes parties de jambes en l’air. » Rétorqua-t-il en arquant un sourcil. « Eh ben, maintenant t'es au courant que pour moi il y a que le cul qui compte. » En effet, jamais il n'avait envisagé des rapports différents de ceux-là avec qui que ce soit. En même temps, c’était guère étonnant puisqu’il ne connaissait rien de l’amour. « C’est ça, ouais ! » Balança le rebelle quand le jeune Harrington refusa d’admettre qu’il ressentait de la jalousie. OK, Billy avait toujours été célibataire, mais il savait reconnaître les signes, car étant gosse, il avait vu son père agir comme ça et même bien pire lorsqu’il soupçonnait sa compagne de lui être infidèle. C’était à partir de là d’ailleurs que la famille qu’ils formaient s’était brisée et que la mère du petit William s’était évaporée dans la nature, l'abandonnant à son triste sort.

Tandis qu’il était en train de fumer la cigarette qu’il venait d’allumer, Hargrove laissa le brun cracher son venin qu’il observait d’un air mi-amusé, mi-énervé. « C’est sûr que ce que t’as entre les jambes est moins imposant que ce qui est de mon côté, mais ça me déplaît pas pour autant. » Avoua-t-il en souriant de façon coquine. « J'trouverai de quoi m’éclater, ouais. » Il ne se faisait point de souci pour ceci puisqu’il n’avait pas trop de mal à conclure que ce soit avec les filles ou les mecs. Mais pour le moment, il n’avait personne d’autre sous la main et en plus, même si le vendeur lui mettait les nerfs, voir sa hargne ne le rendait que plus désirable. Tout se brouillait dans la tête du bad boy qui se marrait tout en recrachant sa fumée. « Tu sais pas c'que tu rates Harrington ! Les vieilles une fois qu’on arrive à les décoincer sont très chaudes, le must c’est quand elles sont déjà pas frigides à la base, parce qu’elles ont de l’expérience. Et puis, qu’est-ce que ça peut te foutre que j’aime me taper des femmes d’un certain âge ? » Par contre, le blond perdit son sourire amusé dès lors que son ancien camarade de classe sortit le mot "mère", il se rapprocha de Steve et le poussa fortement, voyant rouge en cet instant précis. Il serrait les dents afin que sa clope ne tombe pas sur le sable. « Tu parles pas de ma mère ! Pigé ??? » Le bad boy maintenant trop énervé fonça droit sur Harrington et lui envoya un bon coup de poing en pleine figure. Le pauvre ne savait pas qu’il y avait des sujets à n’aborder sous aucun prétexte, surtout celui-ci. En effet, ayant grandi sans sa chère maman et souffert à cause de ça, Billy ne pouvait pas supporter le fait qu’elle soit mentionnée, encore moins de cette manière. Voilà comment débuta la rixe entre les deux amants.