Plusieurs mois déjà qu’Hargrove sur son lieu de travail avait eu le plaisir de revoir son ancien meilleur ennemi. Ils avaient discuté ensemble, passé un bon moment tous les deux au bar du complexe aquatique et le meilleur s’était produit dans sa voiture. Enfin jusqu’à ce qu’Harrington gâche tout en se débinant. Alors blessé dans son ego, le blond n’avait même pas cherché à le retenir, au contraire il l’avait même envoyé balader. Sauf que depuis ce soir-là, il n’arrivait tout simplement plus à se sortir de la tête ce crétin de Steve. Pourtant, il essayait en s’acoquinant avec des filles ou des mecs sans avoir aucune attache avec eux, mais rien n’y faisait. Pourquoi ? Probablement parce qu’il ressentait comme un goût d’inachevé étant donné que le brun et lui n’étaient pas allés plus loin que le stade des préliminaires. En effet, il n’y avait eu que des caresses sensuelles échangées ainsi que des baisers - mais pas sur les lèvres, ce qui avait tout de même suscité l’envie et la curiosité d’en avoir plus du côté du maître-nageur. D’autant plus qu’il ne comprenait pas ce qui s’était passé. D’ordinaire, on ne lui disait pas non, alors oui c’était déstabilisant que le vendeur l’ait fait sans lui donner la moindre explication en plus.

Billy avait bien tenté de joindre l’autre garçon suite à cela, mais apparemment ça éclatait son ancien camarade de classe de faire le mort. Ce qui mettait clairement les nerfs au rebelle qui ne supporte pas l’ignorance. Alors oui, il y a quelques jours de ça, il avait laissé un énième message sur le répondeur de son correspondant dans lequel il lui avait donné un délai pour se pointer chez lui. Mais voilà, encore une fois king Harrington l’avait snobé. Il n’avait pas pris la peine de lui écrire ou de l’appeler et encore moins de venir le voir. Puisqu’il en avait marre d’avoir cette impression de ramper pour obtenir un peu d’attention de la part du brun, le Californien n’allait plus du tout chercher à avoir le moindre contact avec lui. Eh oui, la fin du temps imparti pour que Steve donne signe de vie était expiré.  

Pour l’heure, le nageur-sauveteur allait essayer de se recentrer sur l’essentiel, c’est-à-dire continuer sa vie en essayant de zapper totalement son ancien meilleur ennemi. Le maître-nageur soupira en songeant à ceci alors qu’il venait de finir de dîner. En rentrant du boulot, le blondinet avait pris sa douche puis s’était fait cuire une pizza surgelée. Le garçon n’aime pas particulièrement cuisiner, mais il prend sur lui et arrive à se débrouiller pour se nourrir. Le bad boy déteste accumuler ses déchets chez lui, c’est pour ça qu’il attrapa le carton vide ainsi qu’un sac poubelle qu’il avait fermé tout à l’heure. Le temps d’ouvrir la porte de chez lui, il tint son carton de pizza sous son bras. Une fois que la porte fut ouverte, il fut saisi de tomber nez à nez avec celui dont il attendait des nouvelles depuis un bon moment. Il le mata en détail, mais dans son regard l’autre garçon devait bien voir qu’il lui en voulait. « Tiens un revenant ! » Ne put-il se retenir de dire tout en sortant de son appart avec ce qu’il devait jeter. Vivant au rez-de-chaussée, il n’avait que quelques pas à faire pour se rendre jusqu’au local à poubelles. Il jeta le carton dans le coin recyclage et posa son sac du côté des ordures ménagères non recyclables puis il fit demi-tour afin de retourner chez lui. C’est là qu’il vit de nouveau Steve avec un pied dans une attelle. Ce qui l’intriguait un peu, même s’il n’allait rien demander pour l’instant par fierté. « Qu’est-ce que tu fiches ici Harrington ? T’as un problème avec les dates et les horaires peut-être ? » Oui, c’était sa manière de lui faire comprendre qu’il était sérieusement à la bourre par rapport à ce qu’il lui avait dit dans son message vocal. « Au moins, t’as su trouver ton chemin, j’imagine que c’est déjà pas si mal… » Fit-il remarquer en se postant sur le palier de son appart tout en soutenant son regard. Il avait bien songé à le provoquer davantage en faisant style d’entendre une voix comme si le vendeur était un fantôme, mais bon il l’avait sûrement déjà assez mis en boîte comme ça non ? Même s’il ne le montrait absolument pas, le Californien était quelque peu flatté que le jeune Harrington ait fait le déplacement même s’il avait un train de retard.

Ce soir, Billy n’avait pas prévu d’aller faire la fête. Peut-être qu’il allait profiter de son temps libre pour sillonner la ville afin de tenter pour la énième fois de retrouver sa cadette. Eh oui, même si les mois s’écoulaient, le rebelle n’oubliait pas sa demi-sœur pour autant. Il croisait les doigts pour que cette dernière se porte comme un charme puisqu’il n’aimerait pas la savoir mal. Il espérait également que Neil ne lui menait pas la vie dure maintenant qu’il ne pouvait plus passer ses nerfs sur sa progéniture.

Tout en attrapant les déchets qu’il voulait aller jeter dehors, le jeune Hargrove réfléchissait en même temps à quel secteur il allait couvrir pour rechercher Max. Sauf qu’en ouvrant la porte de chez lui, il remarqua la présence de ce garçon qu’il envisageait d’oublier il y avait à peine quelques minutes de cela. Ça surprit le Californien de trouver le brun devant son appart étant donné qu’il n’était pas venu il y a plusieurs jours de ça alors que pourtant il lui avait posé un ultimatum qui aurait dû l’encourager à se pointer à ce moment-là. Si le vendeur croyait être reçu comme un roi avec un grand sourire, il pouvait toujours rêver. Le bad boy ne manqua pas de lui faire comprendre qu’il était en rogne après lui grâce à ses salutations cinglantes et son regard en biais qui montrait bien son mécontentement.

Une fois débarrassé de ses ordures, le maître-nageur revint se poster face à Steve qu’il provoqua, se fichant ouvertement de lui. Après tout, il l’avait bien cherché en faisant le mort, il récoltait donc uniquement ce qu’il avait semé. Le blond lâcha un petit rire en croisant ses bras sur son torse. « Ouais, je vois ça ! Ça change pas du lycée ! » Oui, il se souvenait parfaitement du fait que son ancien camarade du bahut se pointait généralement en retard en cours. Lui en revanche était toujours à l’heure puisqu’il aimait bien traîner devant le l'établissement scolaire et fumer sa clope avant de se rendre en classe. De plus, il déposait aussi la jeune Mayfield qui allait au collège juste à côté. « Tu croyais quoi king Harrington ? Que j’allais t’accueillir les bras grands ouverts et la bouche en cœur alors que ça fait des mois que tu m’ignores royalement ? » De ce fait, évidemment qu'il se payait sa tête, mais c’était bien mérité et encore pour le moment le blondinet n’avait pas été si méchant et désagréable que ça. Le brun se plaignait donc limite d’aise aux yeux de l’autre garçon. Le nageur-sauveteur ne fut absolument pas blessé quand son interlocuteur lui lança une pique en retour à celle qu’il venait de lui faire. « J’ai un très bon sens de l’orientation moi ! » Répliqua Billy qui n’allait pas se démonter ni fermer sa grande bouche, tant pis si ça ne convenait pas au vendeur, il n’avait qu’à se présenter durant le délai que lui avait accordé son ancien meilleur ennemi.

Sans lâcher du regard le brun, Hargrove pouffa de rire à son commentaire. « Mais bien sûr, c’était tellement une erreur que t’es là devant moi ce soir ! Je sais pas qui t’essaies de convaincre king Steve, peut-être toi-même, mais ça marchera pas sur moi ! » Le rebelle ne l’admettrait pas, mais oui son interlocuteur avait raison de penser qu’il fantasmait sur lui puisque c’était la stricte vérité. Quant au reste, le Californien était sûr et certain que l’attirance était réciproque, parce que si ça n’était pas le cas, le vendeur ne se serait pas donné la peine de se déplacer pour lui sortir ses conneries. Encore moins avec une attelle au pied, soit il l’aurait contacté pour lui dire d’arrêter, soit il aurait continué à faire le mort c’était aussi simple que ça.

Un rire nerveux franchit les lèvres du blondinet lorsque son interlocuteur chercha à savoir pourquoi il faisait une fixette sur lui. Franchement, c’était une sacrée bonne question à laquelle Billy n’avait même pas la réponse. « J’en sais rien ! Moi-même je m’interroge sur ça ! » Répondit-il avec un sourire en coin se moquant encore de lui. « Si tu voulais pas garder contact avec moi, t’avais qu’à pas me filer ton numéro ! » C’est vrai qu’il avait déjà pensé à ça quand il se demandait pourquoi son ancien camarade de classe ne prenait pas ses coups de fil. Bien que surpris par la façon dont lui parlait Harrington et le doigt qu’il pointait vers lui, Hargrove ne put se retenir de rigoler. « C’est ça ! Tu sais pas ce qu’on dit ? L’alcool désinhibe et nous fait dire ou faire des choses qu’on n’oserait pas forcément faire en temps normal. Alors, arrête de te voiler la face Steve ! T’avais l’air d’aimer le moment tout autant que moi ! Je t’ai pas forcé à me toucher, tu l’as fait parce que t’en avais envie ! » Le brun pouvait bien dire ce qu’il voulait, il ne retirerait pas ceci de la tête de son interlocuteur. « Ah non ! » Réagit aussitôt le nageur-sauveteur quand le vendeur parla de s’en aller. « Maintenant que t’es là, tu restes ! » Fit-il en décroisant ses bras et en se postant bien en face de lui. « Viens prendre un verre à la maison, comme ça on continuera à discuter de tout ça. J’aimerais qu’on éclaircisse quelques petites choses… » Dit-il en adoucissant son ton. Ce serait bête que Steve parte alors que le blondinet attendait de ses nouvelles et sa visite depuis un bon moment.

Non Hargrove n’allait pas se montrer sous son meilleur jour à son ancien ennemi. Tout simplement parce que celui-ci l’avait laissé galérer et avait blessé son ego en ignorant tous ses appels. De ce fait, le blond pouvait bien le malmener un peu pour lui faire payer cet horrible affront. En plus, voilà que Steve semblait l’imiter en prenant la même posture que lui, se moquait-il de lui ? « Ouais, j’attendais que tu me répondes Harrington ! » Claqua du tac au tac le maître-nageur avant de se mettre à rigoler. « Paniqué ? Ah ça j’ai bien vu, ouais ! Flipette ! » C’était plus fort que le Californien, il était obligé de se foutre de la poire du vendeur puisqu’à ses yeux il n’était qu’un trouillard étant donné qu’il avait détalé comme un lapin après quelques caresses échangées. Bien sûr par la suite, le rebelle avait continué à chercher son interlocuteur et ça fonctionnait à merveille, si bien qu’il arbora un joli sourire en coin et lâcha un petit rire au commentaire de king Steve. « Personne ne me dit ce que je dois faire Harrington ! Je la bouclerai quand j’en aurai envie, certainement pas parce que tu me l’auras ordonné ! » Autant dire que la pseudo autorité de son ex-camarade de classe n’avait aucun effet sur lui. Ce n’était guère étonnant vu que le bad boy avait toujours eu un problème avec ceci.

Le brun pouvait bien dire tout ce qu’il voulait, aux yeux du nageur-sauveteur, il ne racontait que des foutaises. En effet, selon lui l’autre garçon était en plein déni et n’assumait pas du tout son attirance. Ce que Billy trouvait totalement débile. Ce dernier indiqua donc à son interlocuteur que son petit jeu ne fonctionnait pas. Puis, il avoua à Steve qu’il ne savait pas pourquoi il était obnubilé par lui. À son « arrête Billy » le blond arqua un sourcil. Allait-il aller dans son sens ? Probablement que oui, mais pas parce qu’il lui avait demandé, uniquement car lui-même l’avait déjà décidé, il y a quelques jours quand il avait posé son ultimatum. Il en avait marre de courir après Harrington, surtout qu’il n’avait jamais fait ça avec quiconque auparavant. Ensuite, le garçon originaire de Californie claqua au vendeur qu’il aurait eu mieux fait de ne pas lui passer son numéro s’il ne voulait pas communiquer avec lui. À sa réponse, les yeux du blondinet roulèrent « Ouais, ben moi j’aimerais bien qu’on en parle ! » C’est vrai ça, il avait besoin de comprendre le comportement de l’ex-roi du lycée d’Hawkins puisque ça lui avait fait tout drôle de se prendre un stop ce soir-là dans sa voiture. Puis le rebelle exprima son point de vue au sujet de ce qui s’était produit entre eux. Il ne croyait pas du tout la version de son ancien ennemi. « Mais putain arrête de nier l’évidence Harrington ! » Bon sang ce que ça le foutait en rogne de voir ça. Ne pouvait-il pas juste accepter le fait qu’il avait un penchant pour les mecs et plus particulièrement Hargrove ? Tout serait plus simple s’il cessait d’avoir des œillères.

Décidément, ça allait être dur d’avoir une discussion si Steve n’y mettait aucune volonté. Était-ce trop demander ? Hargrove soupira de mécontentement suite au refus du brun de venir chez lui boire un coup. Le laisser partir ? Sans avoir eu des réponses à ses interrogations ? C’était hors de question ! OK, il ne souhaitait pas entrer dans l’appart du bad boy, celui-ci eut donc une idée. Il avait ses clés sur lui donc ne se retrouverait pas enfermé à l'extérieur. Avec un sourire en coin, le rebelle attrapa son interlocuteur et le balança sans son consentement sur son épaule tel un sac à patates. Il pouvait crier s'il voulait, mais le Californien ne le lâcherait pas. Autant aller en terrain neutre si ça rassurait le vendeur. Tout en le portant, Billy prit les escaliers et les monta jusqu’à arriver au bout. Là, il poussa une porte et se retrouva sur le toit de l’immeuble. Il tenait toujours l’autre garçon et cette fois le fit basculer pour le porter dans ses bras. En entendant le brun hurler de le lâcher, le maître-nageur trouva une bêtise à faire et afficha un sourire, content de lui. Il se dirigea vers le bord et fit mine de vouloir le balancer dans le vide, même s’il n’en ferait évidemment rien, mais ça l’amusait de le laisser le penser. Une douce vengeance pour tous ces mois où il n’avait eu aucune réponse de sa part.

Si Steve croyait qu’il allait avoir le dernier mot, il se fourrait le doigt dans l’œil et bien profond ! Eh oui, ce n’était pas le genre d’Hargrove de se faire petit et de se laisser dominer. Surtout qu'il était bien en rogne à cause du brun ici présent. « Ah ouais ? Et t’appelles ça comment le fait que tu te sois barré en courant en me laissant planté là comme un con ? Cherche pas t’es juste un trouillard qui n’a pas assumé ce qui se passait c’est tout ! » Oui, c’était ainsi que le blond voyait les choses. King Harrington pourrait dire n’importe quoi que ça n’y changerait rien étant donné que le Californien avait son idée bien arrêtée sur le sujet. Il était sûr de lui et d’avoir bien cerné son ancien meilleur ennemi. À l’injure lancée par le vendeur, le bad boy ricana. « C’est tout ce que t’as dans le bide ? » Se moqua-t-il pas vexé pour deux sous de s’être fait traiter de connard. En effet, ça ne l’atteignait pas du tout. Encore moins venant de la part d’un mec qui n’était pas fichu d’ouvrir les yeux sur sa propre sexualité et qui s’enfuyait plutôt que de faire face à cette facette de sa personnalité.

Le rebelle était peut-être buté, mais il était certain d’avoir raison concernant l’orientation sexuelle de son interlocuteur sauf que celui-ci se voilait trop la face. Ce qui lui hérissait le poil tant ça l’énervait de voir ça. Il soupira même bruyamment lorsqu’Harrington persista dans sa connerie monumentale. « Parce que ça me soûle et que j’ai pas compris pourquoi tu t’es fait la malle alors qu’on était en train de passer un bon moment ! » Répondit-il tout d’abord puis rapidement il enchaîna. « T’aimes tellement les filles que t’as mis trois ans avant de me repousser. Tu m’as laissé t’embrasser dans le cou et même te caresser alors c’est de la merde c’que tu racontes ! Si t’étais aussi hétéro que tu le penses, tu m’aurais pas du tout laissé l’occasion d’te caresser ! Donc non t’aimes pas que les filles Harrington, c’est juste que tu cherches à t’en persuader pour t’éviter de sortir de ta zone de confort ! » Ouais, ça ne pouvait être que ça ! Combien de mecs ou de nanas se mentent à eux-mêmes et aux autres tout ça parce qu’ils ont peur de ce que peut représenter l’homosexualité ou la bisexualité. Sans compter la façon dont on pourrait les regarder s’ils se dévoilaient au grand jour. « Si si c’est c'que tu fais et j’te le prouverai ! » Oh que oui, il n’allait pas se gêner pour lui montrer qu’il n’était pas insensible à ses charmes. Eh oui, le blondinet savait y faire et parviendrait à ses fins. En tout cas, il allait tout faire pour ouvrir les yeux de son ancien camarade de classe.

Et pour ce faire, il l’attrapa et le mit sur son épaule, le soulevant tel un poids plume. Merci les séances de muscu qui portaient leurs fruits ! Le fait que Steve se débatte ne le dérangeait même pas. « Ferme-la, tu verras bien ! » Répondit-il lorsque l’autre garçon lui demanda de le lâcher et voulut savoir où il comptait l’emmener. Pendant le trajet pour se rendre sur le toit, Billy sentait que le brun continuait à essayer de le faire lâcher prise, mais ça ne marchait pas. En arrivant à l’extérieur, souhaitant fiche la trouille à son ancien meilleur ennemi, le maître-nageur qui le tenait à présent dans ses bras se rapprocha du bord et le suspendit au-dessus du vide. Son plan fonctionna puisque le jeune Harrington cria de ne pas le lâcher. Ce qui fit sourire encore plus le nageur-sauveteur, qui était ravi de son petit effet. Il arqua un sourcil en regardant king Steve puis il recula de quelques pas et posa enfin le vendeur sur le sol en se foutant à rire, trop heureux de lui avoir flanqué la frousse.

Vu comment Steve levait les yeux au ciel, il n’avait pas l’air ravi que le blond lui tienne tête. C’était bien dommage pour lui, mais il allait devoir composer avec et supporter la mauvaise humeur du Californien. Après tout s’il était en colère, c’était par sa faute ! « Ah ouais ? Genre tu me prends pour un putain de violeur ??? Et puis t’avais qu’à essayer de le dire ! Peut-être bien que j’aurais préféré. » Tout aurait été mieux que d’avoir été ignoré pendant des semaines et même des mois. Parce que ça, ça avait été juste ignoble. Se faire insulter ne faisait ni froid ni chaud au rebelle, surtout qu’il avait l’habitude qu’on le voie comme un connard. En même temps, il aimait bien renvoyer cette image de lui aux autres afin qu’ils le craignent et/ou le respectent. Lorsque le vendeur lui lâcha qu’il n’avait plus rien à dire, le blondinet afficha un petit sourire, plutôt fier d’avoir réussi à le rendre à court d’arguments.

Hargrove n’en avait pas fini avec l’autre garçon. En effet, il lui sortit tout ce qu’il imaginait à son sujet. Pour lui, c’était impossible que son ancien camarade de classe soit juste hétéro après ce qui s'était produit dans la voiture sur le parking du complexe aquatique. « Encore heureux que je pense ce que je veux ! » Rétorqua le bad boy sans même répondre au reste. Son problème qu’il disait ? C’était devenu en partie celui de Billy aussi à partir du moment où ils avaient commencé à flirter ensemble. Malheureusement, ça n’était pas allé bien loin, mais si le nageur-sauveteur parvenait à montrer à Harrington qu’il avait raison, il y aurait moyen qu’il se passe plus entre eux. Nerveusement, le garçon originaire de Californie lâcha un petit rire quand son interlocuteur lui sortit une connerie plus grosse que lui. « C’est ce qu’on verra ! » Répliqua le blond qui n'était pas prêt d’avoir dit son dernier mot à propos de cette histoire. Il allait tout faire pour lui ouvrir les yeux en grand et que le brun cesse de se mentir à lui-même déjà ainsi qu’à son ex-meilleur ennemi.

Comme le vendeur ne souhaitait pas venir chez le Californien, celui-ci l’emmena directement sur le toit de son immeuble où il lui mit la frousse en faisant mine de vouloir le jeter dans le vide. Bien sûr, il ne l’aurait pas fait puisqu’il n’est pas un assassin, mais bon Dieu que c’était drôle de voir sa tête et le fait qu’il le supplie de ne pas le lâcher. Si bien que le rebelle ne pouvait s’empêcher de se marrer après avoir reposé le brun sur le sol. Celui-ci évidemment prit mal cette blague qui était douteuse, avouons-le. « Oh ça va ! J’allais pas te balancer pour que tu t’écrases telle une crêpe ! » Puis il lança un regard noir à Steve qui l’engueulait encore. « C’est bon ! T’es pas mort alors remets-toi ! » Rajouta-t-il en lâchant un soupir. Puis Harrington sortit qu’il voulait s’en aller. *Tu peux toujours essayer.* Pensa Billy qui savait pertinemment que ça lui serait impossible de quitter le toit sans qu’il ne l’aide.

Le blondinet observait le brun qui s’éloignait donc de lui. Cela lui tira un petit rictus étant donné qu’il faudrait ses clés pour qu’Harrington puisse se barrer d’ici. Voir ensuite le vendeur s’acharner sur la porte le fit rigoler intérieurement, mais il n’en montra rien et attrapa son paquet de clopes dans ses poches. Il fouilla et en sortit son briquet ainsi qu’une cigarette. Il glissa celle-ci entre ses lèvres puis l’alluma avant de ranger le reste à sa place tout en regardant Steve avec un sourire en coin, recrachant en même temps sa fumée. « T’as qu’à profiter de la vue pendant que t’es là ! » Si ça pouvait le calmer et qu’il arrête de râler, ça serait top. Malheureusement, ça ne se passa pas comme ça puisque son ancien camarade recommença à pester, pas content d’être coincé ici. Le blond tira une nouvelle taffe et marcha jusqu’à lui. Il posa une main – celle qui tenait sa cigarette – contre la porte tout en restant proche de l’autre garçon. « Tu peux pas la fermer juste cinq minutes Harrington !? » Claqua-t-il en le fixant bien. « Oh et puis merde ! » En ayant vraiment marre de l’entendre, sans crier gare, il plaqua ses lèvres contre celles de son ex-meilleur ennemi. Au moins, ainsi, il allait peut-être enfin la boucler maintenant que sa bouche était quelque peu prise en otage par celle du bad boy.

Le jeune Hargrove n’en revenait pas et était même choqué que son ancien camarade de classe puisse le voir comme un potentiel violeur. Ce n’était clairement pas son genre ! OK, il ne cachait pas du tout le fait qu’il aime le sexe, mais jamais il ne forcerait qui que ce soit à coucher avec lui si cette personne n’en avait pas envie également. « Sympa ! Vraiment ! Merci ! » Lâcha ironiquement le bad boy. Ensuite, il soupira quand l’autre garçon lui claqua qu’il n’avait pas à lui expliquer pourquoi il avait paniqué. « Eh bien, moi j’estime que j’ai le droit à des explications ! » Rétorqua le maître-nageur qui n’en démordrait pas. Il n’avait pas aimé être laissé sur le carreau sans savoir pourquoi, sans compter le fait qu’il n’avait pas apprécié non plus que Steve ne prenne pas ses appels lorsqu’il avait cherché à le joindre à maintes reprises.

Après avoir essayé de discuter avec le brun, voyant que ça ne menait nulle part et que celui-ci refusait carrément de venir boire un verre chez lui, le rebelle ne trouva qu’une seule chose à faire. Il emmena Harrington de force sur le toit avec lui. Billy taquin et toujours en rogne contre le vendeur n’avait pas pu résister à l’envie de lui fiche une sacrée trouille, sauf que sa plaisanterie ne passait pas bien du tout. Voilà qu’il se faisait même bien pourrir maintenant que son ex-meilleur ennemi avait les pieds posés sur le sol. « N’importe quoi ! J’suis pas con ! Je t’aurais pas lâché ! » Pratiquant la muscu depuis longtemps, il était donc capable de le garder dans ses bras un bon moment sans défaillir. « Oh arrête de dramatiser pour rien Steve ! » Le remit en place le Californien en faisant rouler ses yeux. Oui, il trouvait pour le coup que son interlocuteur en faisait des caisses. Beaucoup trop même ! « Mais bon Dieu que t’es chiant ! Je maîtrisais totalement la situation ! Tu crois vraiment que j’aurais pris le risque si je me sentais pas capable de te tenir ? » Fit-il en soufflant fortement, exaspéré que king Harrington prenne tout aussi mal. De plus, c’était n’importe quoi qu’il ose dire préférer être en compagnie de ces saloperies plutôt qu’avec le nageur-sauveteur. Surtout quand on sait ce que l’un des potes de ces bestioles avait pu faire au blondinet. Il n’en gardait pas du tout un bon souvenir.

Histoire de chasser au loin ses sombres pensées et de se détendre un peu – oui il se sentait sous pression à cause de Steve qui refusait de se calmer depuis tout à l’heure – le sportif s’intoxiqua les poumons ayant bien besoin d’une dose de nicotine. Mister Hargrove conseilla à son ancien camarade de classe d’admirer la vue qui s’offrait à eux, mais même sur ça apparemment Harrington voulait avoir le dernier mot. Sentant les nerfs monter, le blond expira fortement sa fumée en direction du râleur. « Mais sérieux, il va falloir que tu redescendes king Harrington parce que là c’est infernal ! » Peu ravi par ce que rajouta ensuite le brun, le bad boy secoua la tête tout en tirant une autre taffe sur sa clope. « D’où j’me fous de ta gueule là ? Faut que tu te calmes et vite ! » S’il continuait comme ça, ce n’était pas sûr que le garçon originaire de Californie parvienne à se contrôler. S’il le cherchait trop, le vendeur pourrait se retrouver avec son poing dans la figure.

Jugeant que ce n’était plus possible d’entendre gueuler son interlocuteur, le blondinet le rejoignit et posa d’un coup l’une de ses mains sur la porte. Ce simple geste avait au moins eu le mérite d’empêcher Harrington de mettre ses menaces à exécution, c’est-à-dire de passer un coup de fil aux forces de l’ordre. Le féru de musculation souhaitait que le brun se taise, mais visiblement c’était trop demander. Voilà que ce dernier était reparti à pousser sa gueulante. Il insultait même Billy de psychopathe. Du grand n’importe quoi ! Afin que tout ceci cesse et ne voyant aucune autre solution, le maître-nageur l’embrassa. Pourquoi il n’y avait pas pensé plus tôt ? Ça aurait évité que Steve lui prenne la tête monstrueusement comme il l’avait fait, l’accusant de tous les maux de la Terre. Bon sang ce que le silence faisait un bien fou ! C’était plus que reposant pour les oreilles du rebelle qui étaient soulagées de ne plus entendre crier pour un oui ou pour un non.

Après quelques instants, Hargrove mit fin à leur baiser. Il s’était montré sage puisqu’il n’avait pas cherché à l’intensifier en fourrant sa langue dans la bouche de l’autre garçon. Pourtant c’est ce qu’il ferait d’ordinaire, mais là le but premier était uniquement que le vendeur la boucle. Ce qui avait fonctionné à merveille. Le blond recula légèrement sa tête et observa king Harrington tout en ayant un sourire amusé sur le visage. Sans rien dire, décidant de calmer le jeu, il enleva sa main de la porte et remit sa cigarette entre ses lèvres avant de se retourner et de s’éloigner un peu. Le Californien sortit de sa petite cachette un pack de bières. Avec ceci en main, il partit s’installer sur l’un des fauteuils extérieurs qui se trouvait sur le toit. En effet, n’importe quel habitant de l’immeuble pouvait se poser là tranquillement pour prendre l’air ou tout simplement admirer la ville d’en haut. Le bad boy aimait bien venir se détendre ici par moments plutôt que d'être enfermé dans son appart. Assis, il garda sa clope au bec et attrapa une bouteille qu’il ouvrit sans matériel. Il balança la capsule par terre. Tout à l’heure si Billy y pensait, il la récupérerait pour aller la jeter à la poubelle avec le reste.

HJ : Mon 200ème message pour toi

C’était tout à fait normal que Billy n’aime pas qu’on le prenne pour ce qu’il n’est pas. Surtout que ça n’avait rien d’agréable qu’on l’imagine comme un type qui serait capable de violer quelqu’un juste pour son plaisir personnel. Non, ce que le blond apprécie lui c’est quand les deux parties prennent leur pied. Toutes ses anciennes conquêtes pourraient attester du fait qu’il se donnait corps et âme afin que ses partenaires ne repartent pas déçus. Bref, il était donc dégoûté de ce que le brun pensait à son sujet. Par contre, Harrington était encore plus en train de lui foutre les nerfs en persistant à ne pas lui expliquer les raisons de son départ précipité de sa voiture. C’est vrai que sur le coup il aurait pu tenter de le retenir, mais choqué il n’y avait pas songé et l’avait même encouragé à partir en fin de compte. Tout ça parce qu’il s’était senti vexé face au refus du brun qui n’avait pas voulu aller plus loin avec lui. « Heureusement que j’suis pas ton père ! » Rétorqua-t-il en riant nerveusement. Ça aurait été trop bizarre pour lui d’avoir un enfant, surtout un aussi canon que le vendeur. Mais pourquoi pensait-il à ce genre de chose tout à coup ? Afin de chasser tout ça, le Californien secoua la tête. « J’te demande pas d’être mon mec ! » Rajouta-t-il en roulant des yeux. Il était idiot à ce point ou il le faisait exprès ? Un soupir franchit les lèvres du bad boy qui n’en pouvait plus de cette situation.

Quoi que puisse dire ou faire le rebelle, apparemment, ça ne semblait pas du tout convenir à son interlocuteur. D’accord, il était peut-être allé un peu loin avec sa blague qui ne faisait rire que lui, mais il ne savait pas du tout comment s’y prendre pour calmer l’autre garçon qui restait toujours autant sur les nerfs depuis tout à l’heure. De son côté même s’il ne le reconnaîtrait pas, le jeune Hargrove était blessé que son ex-meilleur ennemi ne lui fasse pas un minimum confiance. Pourtant il ne lui voulait aucun mal depuis qu’ils s’étaient revus à la piscine. Au contraire, il désirait juste qu’ils s’amusent ensemble et enterrent le passé. « C’est bon, tu me soûles Harrington ! » Claqua-t-il en se renfrognant. « Je t’aurais pas lâché ! Point ! » Oui, il en avait sérieusement ras le bol de se faire engueuler à tort et à travers alors qu’il ne comptait pas le laisser tomber dans le vide. Un nouveau soupir sortit de la bouche du blondinet qui leva les yeux au ciel. « J’aurais mieux fait d’me couper la langue ce jour-là plutôt que d’te dire ça ! » La preuve, ça se retournait contre lui aujourd’hui. « Et puis c’est de l’histoire ancienne merde ! Pourquoi on reparle de ça ? » C’est vrai, ça devenait agaçant à la longue. Surtout qu’à l’époque malheureusement Billy ne vivait pas aussi bien que maintenant et devait se farcir son géniteur qui n’était pas tendre avec lui. Heureusement ici ce n’était plus le cas, ce qui le soulageait déjà pas mal mine de rien.

Ayant besoin de s'apaiser à cause de la tension ambiante, le maître-nageur se grilla une clope, mais fit exprès d’envoyer sa fumée sur Steve pour l’enquiquiner. En le voyant chasser le nuage avec sa main, il eut un sourire amusé, content de sa bêtise, même si c’était toujours autant rageant de voir que le brun restait nerveux. « Non ! Je t’ouvrirai quand tu te seras calmé et qu’on aura discuté. » Il ne lâcherait pas l’affaire cette fois. De toute façon, si Harrington voulait rentrer chez lui, il savait ce qu’il avait à faire. Ce n’était quand même pas si compliqué.

Un baiser peu poussé avait été échangé entre les deux anciens camarades de classe. C’était le nageur-sauveteur qui en avait été à l’origine. Et encore, il n’était pas allé jusqu’au bout. Il avait fait ça pour que le brun se taise et se tranquillise quelque peu. OK, il ne lui avait pas demandé son consentement, mais vu qu’Harrington ne l’avait pas repoussé, c’était probablement que ça ne l’avait pas dérangé. Ce qui laissa penser au Californien qu’il avait eu raison de croire qu’il lui plaisait. Si ce n’était pas le cas, king Steve se serait débattu et l’aurait frappé non ? Ne cherchant plus à le provoquer, le rebelle partit – sans un mot – s’asseoir un peu plus loin et se prit une bouteille de bière. Est-ce que ces embrassades lui avaient plu ? C’était dur à dire puisque ça avait été rapide et qu’il n’avait pas approfondi les choses, mais en tout cas ça n’avait pas été désagréable. La preuve, s’il s’écoutait, il retenterait bien l’expérience, mais aimerait par contre le prochain coup un vrai baiser digne de ce nom. Tandis qu’il songeait à ceci, il tourna la tête en remarquant que l’autre garçon l’avait rejoint. À ce qu’il lui sortit, il ne put s’empêcher de se marrer. « Tu me parles sérieusement de météo là Harrington ? » Eh ben, c’était bien la première fois qu’il avait droit à ça de la part de quelqu’un qu’il avait embrassé. « Je ne pense pas qu’il va flotter, mais au pire, si ça arrive on pourra aller chez moi… » Pour le moment, ils allaient rester sur le toit. Le blond tendit la bouteille ouverte au vendeur puis de l’autre main en attrapa une seconde pour lui. « Tiens ! Et arrêtons de nous prendre la tête pour de la merde. » Dit-il d’un ton posé, ne voulant plus qu’ils se disputent, même si le pauvre était toujours autant paumé. Il espérait sincèrement que l’autre garçon allait lui expliquer son comportement sur le parking de la piscine, et aussi pourquoi il n’avait pas répondu à ses appels.

Franchement, c’était n’importe quoi ce que racontait Harrington ! Surtout que par sa faute, désormais le rebelle avait de drôles d’images en tête qui ne lui plaisaient absolument pas. Pourquoi diable lui faisait-il penser à ces trucs horribles ? Le pire c’était que le blond aurait très bien pu avoir un ou des enfant(s) caché(s) à cause de toutes les aventures qu’il avait eues, mais il y avait quand même peu de chance que ça se soit produit puisque Billy bien qu'il ait toujours été un gros bad boy, ne prenait pas de risque et sortait couvert. Ainsi ça évitait dans la majeure partie des cas que la fille se retrouve enceinte, mais aussi de contracter une maladie sexuellement transmissible. Hargrove est sans doute bourré de défauts, mais à propos de ceci, il n’est pas inconscient et met un point d’honneur à se protéger pour lui - avant tout - et ses partenaires. Quant au fait d’avoir une relation officielle, il n’y songeait même pas. Ça ne lui était d’ailleurs jamais arrivé. En effet, le blondinet aime bien trop sa liberté pour se caser avec quelqu’un. Le sportif ne prit pas la peine de répondre à son interlocuteur. Celui-ci commençait sérieusement à l’agacer étant donné que le fana de surf déteste qu’on se foute de sa poire comme le faisait actuellement le vendeur.

Les deux garçons n’arrivaient décidément pas à s’entendre et ne cessaient de se disputer pour des conneries. En tout cas, du point de vue du Californien. Ce n’était tout de même pas de sa faute si le brun n’avait pas d’humour et prenait tout au premier degré. Alors que le nageur-sauveteur regrettait d’avoir dit quelque chose par le passé, au commentaire que lui fit Steve, il lui répondit par un bon doigt d’honneur accompagné d’un joli sourire et d’un regard noir. Il n’aurait pas dû le jour de leurs retrouvailles lui parler de la perte de contrôle qu’il avait eue dans les années 80 lorsqu’il l’avait presque battu à mort. « De toute façon, je n’te confierai plus rien… » Déjà petit un parce que ce n’était pas son genre de s’épancher de la sorte et qu’ensuite il ne se sentirait pas de lui raconter des choses importantes. Eh oui, le maître-nageur a toujours été d’un naturel secret et mystérieux, ce qui n’avait pas changé, même ici loin de ses anciens problèmes. Tandis qu’il avait cherché à comprendre pourquoi ils reparlaient de cette bagarre, l’ex-flagellé soupira à la réponse de son ex-camarade de classe. « Eh ben, arrêtons avec ça ! » Ce qui serait mieux pour tout le monde en fin de compte. Du moins, c’était sûr que le séducteur préférerait que ça cesse plutôt qu’ils s’engueulent encore pendant un temps indéterminé.

Hargrove savait ce qu’il voulait et comptait bien camper sur ses décisions quoi qu’en pense l’autre garçon. En attendant que ce dernier daigne avoir une discussion avec lui, le blondinet fumait ce qui calmait déjà un peu ses nerfs, car c’était dur de ne pas les avoir face à king Steve qui était aussi têtu qu’une mule. « T’es chiant ! Tu le sais, ça ? » Ça serait tellement plus simple s’il acceptait de lui dire pourquoi il avait fui cette nuit-là. Qu’est-ce qui avait bien pu le faire flipper à ce point ? Non, Billy avait beau y avoir beaucoup réfléchi, il ne voyait pas du tout ce qu’il avait pu faire de mal qui aurait poussé le brun à se barrer. Après un soupir, le bad boy afin d’empêcher son interlocuteur de lui aboyer plus longtemps dessus l’embrassa. Ça n’avait pas été un baiser langoureux comme il aurait aimé, mais autant y aller étape par étape. Sinon le vendeur allait encore baliser et risquait de l’engueuler de nouveau, ce qui n’était pas le but du jeu, même si le Californien aurait adoré intensifier leurs embrassades. Toutefois, il ne s’était pas écouté. Puis qui sait ? Peut-être que d’ici quelques minutes il aurait l’occasion de mieux goûter aux lèvres de son ex-meilleur ennemi. Il aimerait beaucoup en tous les cas, car là il avait un goût d’inachevé.

Histoire de calmer le jeu et de laisser le temps à Harrington de redescendre, le rebelle était parti se poser tranquillement sur un fauteuil où il comptait bien déguster une bonne bière. Il fut assez vite rejoint par l’autre garçon. Celui-ci aborda un sujet totalement différent de celui qu’attendait le féru de musculation. La météo sérieusement ? On ne faisait pas plus cliché que ça ! « Sans façon… » Répondit le maître-nageur. En effet, il ne voulait plus entendre crier son ancien camarade de classe. Un léger rire s’échappa des lèvres du blond lorsque son interlocuteur lui indiqua à sa manière qu’il préférait être là que chez Billy. Ce qui ne dérangeait pas ce dernier puisque lui aussi pensait qu’ils étaient bien sur ce toit. Cependant, il avait cette sensation que le brun avait peur de se retrouver seul avec lui dans un espace clos. Pourtant, il n’avait aucune intention de lui faire quoi que ce soit de mal, donc il ne comprenait pas. Hargrove passa une bouteille à son interlocuteur en lui expliquant qu’il fallait qu’ils arrêtent de se prendre la tête. Il sourit au remerciement d’Harrington. Tout en l’écoutant, il ouvrit une autre binouze « C’est bon, on oublie ! » Fit-il en relâchant sa fumée et en récupérant sa clope dans sa main vide. Ça ne servait à rien que Steve se triture le cerveau avec ça. Le blondinet but une gorgée de son liquide ambré avant de répondre à ce qu'avait demandé le vendeur. « Ouais, ça, c’est quand j’ai pas spécialement envie de sortir en boîte ou dans un bar. Effectivement, j’aime bien squatter ici pour siffler ma bière tranquille. » Indiqua-t-il en souriant. « Surtout que comme tu viens de le souligner, on a une belle vue sur la ville. » Encore plus la nuit comme c’était le cas en cet instant. Tout en terminant sa cigarette, le nageur-sauveteur observait du coin de l’œil king Harrington. Il balança son mégot plus loin puis tourna son fauteuil et se pencha vers l’ancien roi du lycée d’Hawkins. « T’as aimé ? » Demanda-t-il avant de boire une seconde gorgée. « Le baiser j’veux dire. T’en as pensé quoi ? » Rajouta-t-il en se rapprochant un peu plus. Il avait déjà sa petite idée sur la question, mais il était curieux de découvrir ce qu’allait lui répondre le pretty boy. Allait-il assumer et avouer que c’était le cas ? Car, si ça avait été le contraire, le sportif était sûr et certain qu’il le lui aurait fait savoir aussitôt. « On peut recommencer si tu veux. » Dit-il avec un joli petit sourire en coin. Lui en tout cas avait réellement envie de retenter l’expérience afin de vérifier si un vrai baiser de la part du beau gosse pourrait lui faire perdre la tête.

Il est vrai que le jeune Hargrove n’est pas du genre à avoir de grandes discussions avec qui que ce soit, pourtant aujourd’hui c’était lui qui désirait relancer le dialogue avec Steve. Mais ce n’était point facile vu l’entêtement du brun qui n’était pas fichu d’expliquer les choses comme il le faudrait à son interlocuteur. Ce dernier voulait juste comprendre ce qui avait pu se passer dans la tête d’Harrington aussi bien ce fameux soir où ils s’étaient rapprochés que par la suite, maintenant y compris. Tout en fumant, le bad boy arqua un sourcil. « Pour ça, t’attendras ! » C’était hors de question que le Californien laisse l’autre garçon partir tant qu’il n’obtiendrait pas les réponses qu'il désirait depuis un bon moment.

Contrairement à ses habitudes, le blondinet offrit un chaste baiser à son ancien camarade de classe. Ce qui cloua le bec à ce dernier et fit du bien aux oreilles de Billy qui était soulagé de ne plus entendre hurler. Tandis qu’il s’était assis à l’écart pour continuer de cloper tout en observant la ville, le plus jeune fut rejoint par king Harrington. Celui-ci n’avait pas trouvé un sujet de conversation fort intéressant. En tout cas du point de vue du sportif. Afin de détendre un peu plus l’ambiance, le maître-nageur donna une de ses bières à son interlocuteur qui s’excusait de s’être emporté. Au moins, il avait cessé de lui gueuler dessus, ce qui était déjà une bonne chose. Parce que sinon ça aurait pu très mal tourner à force de taper sur le système de l’impulsif. En effet, ce dernier aurait été capable d’en venir aux mains sous le coup de l’énervement. Peut-être qu’en picolant tranquillement, les deux garçons allaient finir par avoir enfin un véritable échange, et de manière posée. Le nageur-sauveteur laissa s’échapper un rire à cause de la bêtise sortie par Steve. « J’avoue que c’est rare, mais oui ça m’arrive de ne pas en ressentir le besoin ou d’être tout simplement trop crevé… J’suis qu’un humain. » C’est sûr que parfois, il avait juste envie de se ressourcer seul sur le toit de son immeuble où personne ne venait le déranger. De plus, admirer le paysage de nuit était encore mieux. Du moins, c’était ce que préférait l’ancien possédé. Ce qui était sans doute on ne peut plus normal puisqu’il est davantage un oiseau de nuit que de jour. Un fin sourire étira les lèvres du fan de surf quand le vendeur approuva le fait que ce poste d'observation soit cool.

Évidemment, le blond cherchait à sonder son interlocuteur, voulant à tout prix que celui-ci lui confesse ce qu’il pensait aussi bien de lui, du baiser et plus encore de l’épisode de la voiture. Néanmoins, en premier lieu, il aimerait bien découvrir si Harrington avait apprécié sentir leurs lèvres jointes. À la question du brun, Billy haussa des épaules. « Comme ça. Pour savoir quel effet ça t’a fait. » Mais voilà, une fois de plus, Steve se défila et se leva à la hâte, empêchant ainsi Hargrove de se rapprocher davantage. Ceci fit soupirer ce dernier. Il avala donc une grande gorgée de bière avant de rire. « On n'est pas assez proches de la mer pour ça ! » Répondit-il en se remettant au fond de son siège. « En plus ta mouette, elle a une gueule de pigeon ! » Précisa-t-il histoire qu’il se rende compte de sa grossière erreur. Puis il tourna la tête vers Steve. « Si tu admets être attiré par moi et avoir kiffé ce baiser, je ne me foutrai pas de toi ! » Certes, il pourrait le faire, mais ce n’était pas son intention à l’heure actuelle. « T’as aucune honte à avoir, j’te promets ! » Rajouta-t-il en souriant avant de terminer sa bouteille. « Pour ma part, j’ai commencé à éprouver de l’attirance pour les mecs en plus des filles à l’époque du collège, même si je le cachais à tout le monde. » Principalement à son géniteur, l’homophobe pur et dur. De plus, il ne tenait pas à être la risée des autres à cause de sa bisexualité. « J’peux même t’avouer que tu m’as tout de suite tapé dans l’œil lors de la soirée d’Halloween organisée par Tina. » Oui, tout à l’heure, il lui avait dit qu’il ne lui confierait plus rien, mais là, en se livrant au moins un peu, ça pousserait peut-être le vendeur à faire de même.

Ça ne surprenait même pas le Californien que l’autre garçon le voie comme un fêtard, tout simplement parce que c’est vrai et qu’il avait toujours renvoyé cette image de lui. Un petit rire franchit ses lèvres puis Billy sourit à son interlocuteur. « C’est encore le cas Harrington, mais il y a des fois je lève un peu le pied. C’est tout. » En effet, le blondinet ressentait parfois le besoin d’être au calme, ce qui contrastait carrément avec le fait qu’en général il adore sortir dans des clubs où la musique est assez forte. Donc oui, il pouvait passer d’un extrême à l'autre en fonction de la soirée qu'il souhaitait ou de son humeur. Mais c’était sans doute normal qu’il se ressource en restant seul dans un environnement assez silencieux certains soirs. « Il faut croire que tu m’avais bien cerné sur ce point. » Répondit le bad boy sans se défaire de son sourire. Le plus jeune était assez content qu’ils parviennent à se parler posément, ce qui changeait de ce qui s’était produit quelques minutes auparavant. « C’est vrai qu’on n’a pas spécialement pris le temps d’apprendre à se connaître au bahut. » Ce qui était en partie la faute du rebelle puisqu'à l'époque il tenait à garder bien secret son penchant pour les mecs. Notamment parce qu’il savait que Neil l’aurait tué à cause de ça.

Combien de temps encore Steve allait esquiver les sujets de conversation qui étaient intéressants aux yeux du bad boy ? Celui-ci était d’ailleurs frustré, mais gardait pour l’instant son calme, car il ne souhaitait pas qu’ils reprennent leur dispute de tout à l’heure. À la place, il se contenta de parfaire la culture du brun qui en avait besoin, semble-t-il. Ça amusait Hargrove que le vendeur ne sache pas faire la différence entre deux oiseaux pourtant assez distincts l’un de l’autre - du moins, le sportif lui arrivait à les reconnaître. « Si tu le dis… » Fit-il doucement avant d’essayer encore une fois de pousser king Harrington à avouer qu’il kiffe les gars, mais également qu'il reconnaisse son attirance pour le maître-nageur. « Mais bien sûr ! Tu veux que j’te le prouve ? » C’était pas possible d’être aveugle à ce point ! Même les chevaux n’avaient pas des œillères aussi énormes et voyaient mieux que l’ancien camarade de classe du blond. Surtout que ce dernier avait explicitement dit qu’il ne se moquerait point si Harrington admettait avoir aimé leur baiser d’il y a quelques minutes et apprécier le corps d’athlète du nageur-sauveteur.

Changeant de tactique pour délier la langue de son ancien meilleur ennemi, le féru de musculation commença à expliquer des choses qu’il ne racontait jamais, se confiant au passage, sans, toutefois, aborder certains détails qu’il préférait garder pour lui. Tout en parlant, son regard ne quittait pas l’autre garçon qui tournait comme une poule en cage. Du moins, il fit cela un petit moment avant de s’arrêter, visiblement surpris par ce qu’il venait d’apprendre. De son côté, le fan de surf déposa sa bouteille vide par terre près de lui. Un rire sortit de sa bouche à cause des questions qui lui étaient posées. « Ouais, parce que je faisais mon maximum pour que personne ne remarque ma bisexualité. Sauf que face à toi j’avais du mal à ne rien laisser transparaître donc j’te détestais pour l’effet que tu me faisais. Ça entre autres… » Billy aurait peut-être dû éviter de lâcher cette dernière phrase puisqu’il ne tenait pas à révéler dans quel climat familial il avait été élevé.

Alors qu’il était en train de prendre une autre bière, c’est là que le jeune Harrington revint se poser sur son fauteuil. « Un vrai con ? Abuse pas ! Il y avait pire que moi ! » Enfin, ça dépendait de ce à quoi pensait exactement Steve. Ben oui, le garçon originaire de Californie ne pouvait pas le deviner, n’étant pas dans la jolie petite tête de son interlocuteur. « Mais je comprends que tu aies eu un mauvais avis me concernant vu que j’ai toujours cherché à ce qu’on me craigne. Encore plus durant les années lycée. » Sans doute pour qu’on ne le prenne pas pour cible étant donné qu’il en était déjà une à la maison. Il préférait donc passer pour le méchant plutôt que pour la victime. « Pourquoi bizarre, au fait ? » Voulut-il à savoir avant de se taire pour écouter la suite. Pendant qu’il laissait son ex-camarade de classe s’exprimer, il décapsula sa bouteille à l’unique force de ses mains et but une gorgée tout en observant king Harrington. Un fin sourire étira ses lèvres. « Étant plus jeune, je pouvais cogner sans avoir réellement de raisons valables, mais j’ai quelque peu évolué. » Probablement parce qu’il était moins agressif désormais qu’il n’avait plus Neil pour lui mettre les nerfs en pelote. Potes ? Non, franchement le blondinet n’allait pas rebondir sur ça, car ce n’était pas dans son optique. « Je t’écoute. En quoi on se ressemble ? » Il était curieux d’avoir le point de vue du plus âgé là-dessus. Un mini silence s’installa, mais celui-ci ne dura pas longtemps puisque très vite le brun se remit à parler et ENFIN daigna aborder le sujet que le plus jeune attendait depuis tant de temps. Le Californien demeura attentif avant d’arborer un sourire en coin. « Content que tu aies apprécié. Quant au reste, moi, je sais où ça nous aurait menés. » Oh que oui ! Il avait même une idée très précise en tête ! Le rire d’Hargrove résonna suite à la révélation de Steve. « Tu pourras dire que t’as testé ! Mais ce n’était rien là ! Tu n’as pas encore vu ce dont j’suis capable ! C’était juste un aperçu ! » Dit-il en gardant un sourire coquin avant de s’esclaffer. « Ça, j’peux pas te dire ! C’était trop peu pour en juger Harrington ! Il faudrait recommencer pour s’en assurer ! » De son côté, il était prêt à renouveler l’expérience et à lui montrer son savoir-faire, car effectivement il est doué, aussi bien, pour les baisers que tout le reste. Mais ce coup-ci, il allait laisser king Steve prendre les devants. Pour patienter, il but une autre gorgée de son liquide ambré tout en fixant bien son interlocuteur.

HJ : Mon 600ème message pour toi    

Harrington ne connaissait pas grand-chose du blond, mais c’était clair qu’à l’époque d’Hawkins il avait très bien capté que ce dernier adorait faire la fête. En même temps, comme Steve venait de le dire, ce n’était pas dur à remarquer. Billy hocha la tête pour ceci, mais ne put s’empêcher de rire lorsque l’autre garçon parla du titre de roi de la bière qu’il lui avait volé. Apparemment depuis le temps la pilule n’était toujours pas passée. « Si tu tenais tant que ça à le garder, il fallait tenter de le reprendre en battant le record que j’ai fait ce soir-là. » Ce n’était pas la faute du Californien si le brun n'avait pas souhaité jouer le jeu. À ce que celui-ci posa comme question juste après, le maître-nageur haussa un sourcil. « T’entends quoi par apprendre à se connaître au juste ? Qu’est-ce que tu veux savoir Harrington ? » Demanda aussitôt le blondinet. Ensuite un rire s'échappa de sa gorge. « Ça dépend… Si on me cherche oui, j’suis prêt à me battre comme avant. » Répondit le bad boy. En effet, il avait peut-être beaucoup changé, mais il restait ce garçon qui ne se laissait pas marcher sur les pieds. C’était clairement hors de question que quiconque le malmène sans qu’il ne se défende.

Le vendeur jouait à l’idiot en refusant d’admettre ce qui était pourtant plus qu’évident aux yeux du rebelle. Celui-ci secoua d’ailleurs la tête d’un air exaspéré. « Si t’es si sûr que ça de toi ! Viens te mettre juste à côté, rapproche ta gueule d’ange de la mienne, regarde-moi bien en face et on verra combien de temps tu tiendras sans essayer de me rouler une pelle ! » C’était le test par excellence pour vérifier l’attirance entre deux personnes. Maintenant, il n’y avait plus qu’à attendre de voir si le garçon originaire de l’Indiana aura assez de cran pour tenter de relever ce challenge.

Tout à l’heure, le brun avait demandé à son interlocuteur s’ils allaient apprendre à se connaître, eh bien, il faut croire que ça avait fait son bonhomme de chemin dans l’esprit du nageur-sauveteur. C’est ainsi qu’il révéla à Steve qu’il était déjà bisexuel à l’époque du lycée et qu’il ressentait une forte attraction pour lui bien qu’il s’évertuât à cacher tout ceci. Cela eut l’air de surprendre Harrington au point qu’il ne sut pas quoi répondre. Billy haussa des épaules. Puis il rigola à ce qu’ajouta son ancien camarade de classe juste après. « Tant mieux dans un sens que tu n’y aies vu que du feu. Ça veut dire que j’ai bien mené ma barque et que les autres n’ont pas dû remarquer mon penchant non plus. » Désormais, ça n’avait plus réellement d’importance, mais à cette époque-là c’était capital pour le jeune Hargrove. Comme s’y attendait le blond, le vendeur chercha à savoir ce qu’il n’avait pas entièrement formulé. Le sportif fit une moue de réflexion. Il n’aimait pas trop parler de sa famille, mais étant seul ici, il n’avait plus rien à craindre de Neil pas vrai ? Un soupir sortit de la bouche du rebelle. « Si je cachais mon attrait pour les mecs, ce n’était pas parce que je n’assumais pas cette part de moi. Enfin si, il y avait sans doute un peu de ça… » Commença-t-il par dire en se mordant nerveusement l’intérieur de la lèvre. « Mais j’imagine que je peux t’expliquer maintenant. En fait, Neil, mon géniteur était homophobe et j’en passe. Donc il m’aurait tué s’il avait appris que j’aimais autant les gars que les meufs. Déjà que des fois il me traitait de tapette. » Si ça se trouve, son paternel avait des doutes sur son orientation sexuelle pour l’insulter de la sorte. Est-ce que le maître-nageur avait bien fait de se confier à ce sujet ? Il espérait ne pas avoir à le regretter.

Se faire traiter de con n’avait rien de plaisant pour le plus jeune. Certes, il sait pertinemment qu’il n’était pas un ange – c'était encore le cas actuellement –, mais il n'était pas idiot pour autant. À ses yeux, de loin, Tommy était pire que lui. « Ça va aller les chevilles oui ? » Ne put se retenir de lâcher le blond en entendant son interlocuteur se vanter. C’en était au point où ça faisait même marrer Billy. Celui-ci pouvait bien dire, mais il n’était pas forcément mieux puisque c’était son style aussi de faire ça. Le rebelle plissa les yeux en fronçant les sourcils. « Je vois pas en quoi je pouvais être pire que lui ! » D’accord, il était mal perçu par certains, dont Steve apparemment, mais pour lui c’était juste de la jalousie, rien de plus. À la question d’Harrington, le bad boy soupira fortement. « J’avais mes soucis perso à gérer, je ne voulais pas qu’on me fasse chier ! » Il avait déjà pas mal parlé de lui depuis tout à l’heure, mais là, il n’était pas prêt à raconter ce qu’il avait subi au sein du foyer familial depuis le plus jeune âge.

King Harrington expliqua à l’autre garçon pourquoi ça lui avait fait bizarre de le revoir au départ. « OK, tu marques un point… » Dit-il, comprenant désormais son point de vue. C’est clair que si les rôles avaient été inversés, il aurait probablement pensé la même chose que le vendeur. Puis comme ce dernier semblait imaginer qu’ils se ressemblaient, Billy voulut en savoir davantage. À la réponse de Steve, il balança doucement la tête. C’est vrai que tous les deux avaient été populaires par le passé, bien que le nageur-sauveteur n’ait pas connu son ex-ennemi durant son règne glorieux. Après cela, le blondinet fut surpris d’apprendre que son interlocuteur avait été violent aussi. « Ah ouais ? C’est étrange, je ne le savais pas… Tout ce qu’on m’a dit c’est que tu t’étais fait refaire le portrait par Byers parce que tu t’es foutu de lui ou de son frère. » Il ne se souvenait plus précisément de ce qui lui avait été raconté par la bande. Surtout que sur le moment s’en fichant, il n’y avait pas trop prêté attention. Ce n’était pas son truc les commérages, il laissait ça aux filles aussi bien pendant les années 80 qu’à présent. D’autant plus qu’il avait bien d’autres priorités nettement plus fun.

Amusé par la gêne que semblait éprouver Harrington, Hargrove pouffa de rire en songeant qu’il avait limite affaire à une vierge effarouchée. Il en avait défloré des nénettes et des garçons, mais là c’était assez drôle de voir la réaction de l’ancien roi de la bière. « Oh allez ! Me dis pas que t’es pas curieux de savoir ce que je vaux, et comment je pourrais te faire du bien ! » Lui en tout cas aimerait beaucoup pouvoir s’éclater de manière charnelle avec ce joli garçon. Ce dernier n’eut pas l’air d’apprécier que le blond n’aille pas dans son sens. Pour toute réponse, le bad boy lui lança un sourire amusé. En effet, il ne pouvait guère donner son avis sur ses baisers puisqu’ils n’en avaient pas échangé un vrai tout à l’heure. Quelques instants après, il ne put que rire à la remarque du brun. « J’ai eu une vie plutôt mouvementée avant d’arriver à Hawkins. Tu connais pas le nombre de filles et de mecs que j’ai serrés ni même combien j’en ai dépucelé. Donc à côté de ça, t’as probablement pas fait mieux que moi juste en embrassant des meufs sous ton rocher ! » C’était impossible qu’il ait réussi à le surpasser. Surtout que le Californien avait commencé à avoir des rapports sexuels assez tôt.

Tandis qu’il était en train d'avaler une gorgée de sa boisson fraiche, la conversation qu’ils venaient d’avoir eu l’air de pousser Steve dans ses retranchements qui débarrassa le nageur-sauveteur de sa bouteille et se mit à l’embrasser d’une manière bien plus intéressante que le baiser d’il y a quelques minutes.

Billy ne pouvait s’empêcher d’avoir un sourire taquin puisqu’il remarquait très nettement l’irritabilité de son interlocuteur. Eh oui, le blondinet a toujours adoré provoquer autrui et susciter une réaction, peu importe laquelle du moment qu’on ne le snobe pas. « OK, ben viens pas te plaindre dans ce cas… » À la place de Harrington, le bad boy se serait battu pour défendre son honneur. Après tout, c’était ce que Neil lui avait enseigné, ne pas se dégonfler. Alors évidemment Hargrove élevé dans ce mood-là et n’ayant connu que ça ne savait pas agir autrement. Chose peu étonnante puisque le Californien n’avait guère pu profiter de l’amour de sa mère. Cette dernière ne l’avait donc pas éduqué.

Le maître-nageur fut quelque peu surpris par le fait que le brun cherche à sympathiser avec lui. Ce n’était point ce dont avait envie le rebelle. En effet, c’était totalement autre chose qui l’intéressait. D’autant plus qu’il s’était déjà fait un bon ami dans cette ville sur lequel il pouvait compter. « Des trucs de potes ? » Répéta le fana de surf dubitatif. « Et plus si affinités ? » Ajouta-t-il en esquissant un sourire en coin qui en disait long sur ce qui lui passait par la tête actuellement. Puis, en rigolant, le sportif indiqua à l’autre garçon qu’il était prêt à se servir de ses poings si besoin, mais le plus drôle fut la réaction de Steve. « À toi de t’en souvenir Harrington ! » Fit remarquer le nageur-sauveteur qui n'avait pas l’intention de rafraîchir la mémoire de l’ancien roi de la bière s’il dépassait les bornes.

Il y avait bien des limites que le blond souhaitait franchir en compagnie du joli garçon ici présent, mais visiblement Steve flippait trop pour relever le défi d'Hargrove. Celui-ci se mit à rouler des yeux avant de rire légèrement à cause de la bêtise du brun. « Si j’étais une boule disco, t'aurais plutôt intérêt à ne pas trop me regarder alors parce que je pourrais t’éblouir. » Claqua-t-il en lui lançant un sourire moqueur. « Que tu dis ! J’te crois pas Harrington ! » Oh que non ! D’ailleurs, il ne changera pas son avis à propos de ceci, trop persuadé que le vendeur meurt d’envie de l’embrasser bien qu’il refuse de le reconnaître.

Le féru de musculation n’était pas peu fier d’avoir réussi à berner tout le monde à Hawkins, leur cachant son orientation sexuelle. « Tant mieux ! » Répondit-il lorsque Steve lui dit que selon lui, personne n’avait dû se douter de quoi que ce soit concernant la bisexualité du bad boy. Bien que d’ordinaire ce ne soit pas son genre, Billy se confia au brun, expliquant pourquoi il n’avait pas fait son coming-out dans les années 80. Ces révélations eurent l’air de surprendre Steve qui ne s’attendait certainement pas à découvrir de telles choses. Le garçon originaire de Californie haussa simplement une épaule suite au "désolé" prononcé par son interlocuteur. Et encore, ce dernier n'imaginait sans doute pas l’enfer vécu par le blond à l’époque. Tout comme Harrington n’avait pas la moindre idée du caractère particulier de Neil. Celui-ci était loin d’être un saint contrairement à l’image propre et lisse qu’il renvoyait à ceux qui ne faisaient pas partie de son cercle familial.

Voir le regard incendiaire du vendeur ne faisait ni chaud ni froid au jeune Hargrove qui avait connu bien pire que ça tout au long de sa vie. Un sourire moqueur étira les lèvres du nageur-sauveteur qui ne prit pas la peine d’ouvrir la bouche suite à la remarque qui lui avait été faite. Puis, il balança la tête en écoutant le point de vue de Steve. « C’est pas faux ! » Eh oui, le blond avait toujours su ce qu’il souhaitait ou non, même s’il n’avait pas pu réaliser son rêve par le passé à cause de son géniteur qui ne lui avait pas donné la moindre opportunité de se lancer dans le surf, car ce n’était pas un sport qu’il appréciait. « OK. » Fut tout ce qu’il trouva à répondre à Harrington. De toute façon, celui-ci pouvait penser ce qu’il voulait à son sujet, de son côté Billy ne s'envisageait pas pire que Tommy, mais c’était une question de point de vue. Ensuite, le rebelle indiqua à son ancien meilleur ennemi ce qui l’avait poussé à agir ainsi au moment du lycée. Grâce à ses explications de tout à l’heure, désormais, Steve comprenait mieux les raisons du comportement du blondinet. « Ouais… » Approuva-t-il simplement. En effet, monsieur Hargrove avait bien gâché la vie de son fils en le maltraitant pendant des années.

Apparemment, Harrington n’était pas ravi que son ex-ami Tommy ait balancé au Californien ce qui s’était passé entre Byers et lui, à savoir que Steve s’était pris une bonne raclée par Jonathan. « Ouais, j’avais pas tous les détails, mais je m’en suis douté… » Pour cause, lorsqu’il était arrivé dans l’Indiana, ce n’était déjà plus le grand amour entre Wheeler et l’ancien roi de la bière. Par contre, le nageur-sauveteur n’avait pas conscience au moment des faits que si la princesse s’était détournée de son chéri c’était principalement à cause du monde à l’envers. « Pourquoi ? Elle aussi s’est fait posséder par cette chose qui s’en est prise à moi ? » Il avait totalement occulté que quelques mois avant qu’il intègre le bahut une fille avait disparu. En même temps, il ne l’avait pas connue donc ce n’était pas trop étonnant qu’il ne se soit pas intéressé à cette histoire. « J’imagine que c’est compréhensif. » Il ne pouvait que supposer, car n’étant jamais tombé amoureux, Billy ne savait pas l’effet que ça produisait sur les gens. En revanche, le fait de vouloir se venger, ça il le concevait parfaitement. À l’inverse, ce qu’il ne captait pas, c’était que la brune ait préféré se caser avec ce raté plutôt que de continuer à fréquenter Harrington. D’autant plus que ce dernier était beaucoup plus attrayant et sexy que le passionné de photographie, mais chacun ses goûts. Un petit rire sortit de la gorge de Billy qui peinait à croire que le brun sache se battre étant donné qu’il avait réussi à le mettre K.O. devant les gosses. « Huhum, c'est pas ce que j’ai gardé en mémoire. » Fit-il remarquer, dubitatif.

La suite fut très amusante pour le bad boy qui avait du mal à ne pas rire en constatant que son interlocuteur jouait au mec choqué. C’était loin d’être le cas du maître-nageur qui avait des tonnes d’idées pour s’occuper à deux. « Dommage pour toi parce que c’est très plaisant ! » D'ailleurs, Billy en salivait déjà rien que de songer à des scénarios peu catholiques. De nouveau, le fan de surf rigola à la remarque de l’autre garçon. « Oh ! T’en fais pas, elles vont très bien, tout comme les tiennes ! » Répondit-il en ressortant le discours que Steve avait eu plus tôt.